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EXPLOITER LE POTENTIEL
DU LAC TURKANA
Auteur et photos : Dr Wassie Anteneh
Impact : plus de 7000 familles
Plus de 7 000 familles, dispersées en Éthiopie et particulièrement au Kenya, dépendent des activités pastorales et de la pêche autour du lac Turkana. Ils sont fiers et protecteurs de cet écosystème, qui est le 4 e plus grand lac d'Afrique et le plus grand lac désertique du monde.
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Cependant, ces populations n’utilisent pas tout le potentiel de richesse à leur portée. En effet, le lac Turkana pourrait leur fournir plus de 30,000 tonnes de poisson par an. Pourtant, les captures annuelles de ses eaux sont estimées à seulement 5,000 tonnes par an, soit moins de 1/6 de son potentiel. Cette sous-exploitation représente un manque à gagner significatif en matière de nutrition
et d’économie pour la région. Les poissons, qui devraient être une source de développement, meurent de vieillesse.
Dans cette optique, l’IGAD, avec le support d’une subvention de l’Union européenne dans le cadre du programme ECOFISH, a lancé une initiative visant à améliorer l’utilisation, le développement, et la gestion durable du lac Turkana. « La méthode que nous avons adoptée inclut la consultation des populations bénéficiaires dans les activités à mener, car c'est la seule approche pour assurer un réel impact sur le terrain », explique le docteur Eshete Dejen, responsable du programme de l'IGAD pour la protection de l'environnement.
Dans un premier temps, des ateliers de consultation ont été effectués à Jinka, en Éthiopie, et à Naivasha, au Kenya. Ces rencontres ont réuni des coopératives de pêcheurs, des unités de gestion de plage, et d’autres représentants des pêcheurs qui ont apprécié le fait que l’IGAD les consulte. Ils ont également exprimé leur désir de continuer à contribuer à l'élaboration d'un plan commun de gestion des pêches et d'une prise de décision commune.
« Les discussions au cours de ces réunions ont permis d'identifier les principaux défis qui entravent l'utilisation efficace des ressources du lac Turkana », explique le docteur Wassie Anteneh, expert régional en gestion des pêches. Ces défis comprennent le manque d'infrastructures, un système de marketing inefficace, un équipement de pêche limité, des pertes post-récolte élevées et des conflits. Les participants ont également mentionné que le soutien qu'ils reçoivent des gouvernements nationaux des deux pays est limité, ce que les experts en pêche des deux pays ont confirmé.
La gestion des zones de pêche du lac Turkana doit être abordée collectivement par les deux pays voisins. L'IGAD, en tant qu'autorité intergouvernementale, est bien placée pour faciliter la mise en place d';un forum bilatéral et bâtir un système de partage de données entre les deux pays.
Le lac Turkana a reçu très peu d'attention par rapport aux autres grands lacs africains en raison de son emplacement éloigné. Les représentants des communautés de pêcheurs sont reconnaissants envers le projet IGAD/ECOFISH car il promeut une pêche efficace sur le lac, harmonise les politiques et les réglementations en Éthiopie et au Kenya et développe un système de gestion durable des pêches. De plus, les communautés de pêcheurs sont satisfaites du renforcement des capacités offert par le projet, car il sensibilise davantage à l'importance nutritionnelle du poisson pour la santé humaine tout en améliorant le marketing.
